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Paladins de la Lumière Sacrée !
Mes frères ! Mes sœurs ! Aujourd'hui encore, le ciel pleure des larmes gangrénées que sont les trainées laissées par les démons de la Légion. L'heure est critique. Le monde est au bord de la ruine. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons nous unir et faire face à l'adversité, endosser le manteau de nos responsabilités de Paladins.
En ces heures des plus sombres, le Généralissime Tirion Fordring, Porte Cendre, nous a quitté. Âtreval est encore sous le choc et le haut commandement tarde à se réorganiser. Cela, en plus du fait que nous sommes dispersés, joue contre nous.
Je propose ainsi la tenue d'un Concile exceptionnel des Paladins de l'Alliance officiant à Hurlevent. Le but de ce conseil serait de nous réorganiser et d'élire, provisoirement, un commandement qui aurait la charge de coordonner nos attaques.
Chaque Frère ou Sœur le désirant est le bienvenu pour s'exprimer librement sur ces sujets.
Je reste dans l'espoir de voir de nombreuses âmes à ce Concile. Une date sera proposée prochainement. Dans l'attente, n'hésitez pas à venir me voir pour en parler plus amplement.
Puisse la Lumière guider vos pas sur un sentier pavé de Vertu.
Sœur Elise Chanteciel
Paladin de la Main d'Argent
Celyan avait vu ces affiches ornées du symbole de la Croisade d'Argent. Certes il semblait que le conseil décisionnel d'Âtreval accuse un rude coup après l'annonce officielle du décès de feu le Généralissime Tirion Fordring, ainsi que la perte de nombreux soldats de la Croisade d'Argent l'ayant accompagné dans les Îles Brisées. Mais d'où venait cette idée d'élection d'un commandant ? Et pourquoi étaient conviés les "
Paladins de l'Alliance officiant à Hurlevent" alors qu'en dessous figurait le symbole de la Croisade d'Argent, qui n'était pas soumise aux mêmes dogmes que le clergé de l'Alliance, ni soumise aux autorités de l'Alliance ?
Très septique devant une telle démarche, Celyan décida de participer à ce Concile avant de se rendre à la Marche de l'Ouest, afin d'écouter ce qu'il s'y dirait.
Comme attendu, bien que l'annonce soit marquée du symbole de la Croisade d'Argent, le Concile de la Lumière se tint en terres de l'Alliance, au sein de l'Abbaye de Comté-du-Nord, écartant de fait la présence d'éventuels collaborateurs elfes de sang. En revanche un large détachement de la Croisade d'Argent, nommé la Main de la Rédemption, composé uniquement d'humains, prit part à la réunion. Deux paladins humaines appartenant à la Main d'Argent de l'Alliance étaient également présentes, ainsi qu'une Draeneï portant le tabard de la Main d'Argus.
Celyan se contenta durant la première heure d'écouter les autres évoquer l'importance de rester soudés, ressasser des vieux souvenirs concernant la fraternité qui existait au temps de la Main d'Argent et la gloire qu'inspiraient les paladins à cette époque, puis se chamailler entre eux concernant une possible collaboration de reliquats de la Croisade Écarlate pour les combats face à la Légion Ardente et enfin, proposer que le Concile réfléchisse à l'élection d'un "représentant de tous les paladins" dans les murs de la capitale du royaume d'Hurlevent, ce qui ne manqua pas de dépiter la jeune rousse. Celyan ne comprenait que partiellement les propos et arguments avancés, en particulier quand il s'agissait de "chancelier de Hurlevent" et autres "problème de mauvais exemples de paladins salissant l'image du paladinat" qui, lui sembla-t-il, relevaient de politique hurleventoise qui ne la concernait pas.
Au bout d'un moment, n'y tenant plus Celyan souleva les questions qui lui brûlaient. Pourquoi les prêtres n'étaient-ils pas conviés à un tel rassemblement ? Pourquoi, alors que la Croisade d'Argent s'appuyait sur pluridisciplinarité depuis toujours, les fantassins, cavaliers, mages, arbalétriers et autres prêtres n'avaient-ils pas voix au chapitre dans les décisions qui devaient se prendre afin de contrer la Légion ? Etaient-ils considérés indignes ? Ou bien pensait-on qu'ils n'auraient aucune utilité pour décider de stratégie militaire et de coordination ? Comment pouvait-on imaginer un "représentant" de tous les paladins alors même que tous ne suivaient pas les mêmes préceptes ? Depuis quand de toute manière les paladins avaient-ils besoin d'un représentant ? Chacun se devait de représenter dignement la Lumière. Celyan ignorait qu'ils furent si indisciplinés qu'il fallu les encadrer. Et par tout ce qui était sacré, était-ce vraiment là la priorité alors qu'au dehors la guerre faisait rage ?
La jeune paladin s'enflamma avec fougue, évoquant l'importance de coordonner les prochains assauts avec l'ensemble des armées, et non d'agir chacun dans son coin comme cela avait été le cas lors du premier assaut sur le Rivage Brisé. Cela pouvait passer par les ordres neutres telle la Croisade d'Argent qui avait toujours oeuvrer avec diplomatie à faire coopérer l'Alliance et la Horde face aux ennemis d'Azeroth, mais aussi à échanger des informations avec les autres sages du monde : les chamans du Cercle Terrestre, les druides du Cercle Cénarien, etc. en arrêtant de croire aveuglément que seule la Lumière suffirait à vaincre.
Ses propos ne manquèrent pas de rembrunir les plus vénérables paladins présents, voire de les irriter. Ce fut l'un d'entre eux, au crâne dégarni, qui s'exprima après qu'elle eut fini. Il parla fort bien de l'importance de la cohésion, de l'organisation, mais aussi de l'importance de ne pas précipiter les choses, car la réussite d'une harmonisation et d'une entente globale reposaient sur les fondations primordiales de règles et de formalités qui ne devaient pas être écartées. Enfin, il conclut en demandant un vote des personnes présentes pour convenir de si ce rassemblement devait devenir un conseil de guerre ouvert aux profanes ou s'il devait demeurer ce qu'il avait vocation première à être, c'est-à-dire un Concile d'âmes éclairées, délibérant et décidant de questions de doctrine et de discipline, entre personnes partageant une croyance et une conviction communes que les autres ne pouvaient comprendre.
A la plus grande surprise de Celyan, ou peut-être pas tellement, il fut décidé à l'unanimité que la parole devait primer sur l'action et que le caractère sacré de ce Concile devait prévaloir sur l'emportement et le chaos qui résulterait de la participation de personnes extérieures. Celyan préféra s'abstenir et le Concile se poursuivit sur la prise de parole (enfin) intéressante de l'un des participants, qui se présenta sous le nom Klenval Doriman, et qui proposa que le Concile serve notamment à échanger des techniques nouvelles de maîtrise de la Lumière, car l'ennemi était clairement différent de ce qu'il fut auparavant et que les paladins devaient eux aussi évolués pour faire face.
Après que cet homme rendit la parole, Celyan salua et s'éclipsa, laissant le Concile de la Lumière tandis que les présents votaient sur l'admission des prêtres dans les réunions à venir. La jeune femme avait déjà perdu assez de temps en palabres plutôt qu'à aider ceux qui en avaient besoin. Elle reprit la route vers les Bois de la Pénombre et chevaucha dans la nuit.